
Les Yvelines furent une terre odinique, et la ville de Mantes-la-Jolie occupe au nord de ce département une position stratégique entre Normandie et Île-de-France, au croisement de grands axes routiers et fluviaux. Elle fut prise par Guillaume le Conquérant en 1087.
Son église principale est une collégiale qui possède plusieurs particularités intéressantes. Tout d’abord, elle est consacrée à Notre-Dame. Ensuite, son édification a commencé vers 1150 : elle est donc contemporaine de Notre-Dame de Paris avec laquelle elle partage beaucoup de similitudes, et tout porte à croire que les deux édifices sont l’œuvre de la même équipe de maçons et d’architectes.
Comme sa grande sœur de Paris, la collégiale de Mantes est en bord de Seine, et comme la cathédrale de Chartres elle est surélevée par un tertre. Par contre elle a la particularité d’être dépourvue de transept et de flèche.
Sa longueur totale est de 68 mètres (Notre-Dame : 127 m), la façade a 28 mètres de large et 61 mètres de hauteur (Notre-Dame : 48 m et 69 m), elle est donc assez élancée. La hauteur des voûtes est de 29 mètres (Notre-Dame, 33 mètres). Ce n’est pas une cathédrale, mais elle en a les dimensions.
La façade a un air de famille évident avec Notre-Dame : 3 plans verticaux et 3 plans horizontaux, 3 portails, même galerie de colonnes ajourée, mêmes tours, rose centrale identique.
Nous regrettons, faute de matériel, de ne pas pouvoir illustrer cet article avec des photos personnelles, au moins pour montrer les triangles par groupes de trois sur les vitraux de l’église.
Note d’Oleg de Normandie : on peut observer au-dessus du portail de droite, magnifiquement sculpté en dentelle de pierre, 6 triquetras, 6 tricercles autour de 3 quadricercles
Rappelons que la rose occidentale de Notre-Dame de Paris est techniquement la plus remarquable de tout l’art gothique. Ce n’est pas la plus grande ni la plus complexe, mais c’est celle où le rapport surface de la pierre / surface du vitrail est le plus faible. Cette structure quasi arachnéenne, chef-d’œuvre de légèreté inégalé, est toujours en place après 8 siècles et un incendie.
La statuaire n’est plus lisible car très dégradée sous la Révolution. En mai 1944, la ville de Mantes fut détruite aux deux tiers par des bombardements qui épargnèrent miraculeusement la collégiale. Mantes donne encore par endroits l’idée de la petite cité de caractère qu’elle serait restée sans ces destructions.
À l’intérieur, la parenté avec Notre-Dame de Paris est tout aussi flagrante : élévation sur trois niveaux avec triforium, voûtes sexpartites, et surtout ces puissants piliers. La luminosité est toutefois meilleure qu’à Notre-Dame.
La décoration intérieure, très sobre, contient beaucoup de tricercles et d’ouvertures d’arcs en têtes de triquetras.
La toiture est ornée de magnifiques tuiles bourguignonnes (polychromes et vernissées), dont les dessins nous sont familiers : svastikas clavigères et runes Ingwaz…
On peut également y lire ce motif :
Cette figure est apparentée au svastika. [Note d’Oleg : elle est appelée en Irlande Croix de Brigit ; Sainte Brigitte est la version chrétienne de la déesse Brigg / Frigg, déesse de la fête celte d’Imbolc.] Les cathédrales de Vienne, Budapest et Bâle possèdent également une toiture bourguignonne.
La collégiale de Mantes n’a jamais connu d’incendie et possède toujours sa « forêt », sa charpente d’origine, d’autant plus précieuse qu’elle est la réplique exacte de la charpente aujourd’hui disparue de Notre-Dame de Paris ; les deux furent probablement réalisées par la même équipe de charpentiers.
Thorvald, pour la Team Odin
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