MABON, Fête de l’équinoxe d’Automne

 

Mabon est la fête de l’équinoxe d’Automne et l’une des huit fêtes majeures de l’année chez les peuples Celtes. Elle se déroule généralement entre le 21 et le 24 Septembre, selon les années dans l’hémisphère nord.
En cette année 2022, l’équinoxe se produira le 23 Septembre à 03h03. Elle se déroule après la fête de Lugnasad, et avant celle de Samhaïn, à l’apogée des moissons, et à la porte d’entrée de la période sombre.
Le soleil qui s’incline laisse l’obscurité gagner de plus en plus de terrain et ceci depuis le Solstice d’été. On regagne les foyers de plus en plus tôt, c’est le temps des derniers travaux majeures qui se font à l’extérieur.
Mabon est cette fête, avec Ostara, de l’équilibre entre la Lumière et l’Ombre, car le jour et la nuit sont à durée égale.

La fête de Mabon correspond à une réalité astronomique, mais son origine exacte se perd, et la tendance du mouvement “Wicca” dans les années 1970 a permis de la remettre au goût du jour. Mabon peut être une dénomination moderne de l’équinoxe, que l’on devrait à Aidan Kelly, poète et universitaire américain né en 1940. Ce dernier se base sur des sources Grecques, et notamment de festival de la moisson.

Mabon se prononce “May-bone” ou “Mah bawn”. Les Celtes appelle aussi cette fête Modron, ou encore le festival de Dyonisos, ou la Seconde fête des récoltes.
Mabon est un Dieu du pays Gallois, souvent représenté comme un beau jeune homme muni d’une lyre, il est mis à l’honneur durant cette fête : Il est le dieu de la fertilité Masculine, et le fils de Modron, une des représentation de la Déesse Mère.
Symbole de Lumière, ce dieu, dans la mythologique Galloise, retourne dans le ventre de sa mère (l’obscurité) à cette période de l’année, d’où le fait que la durée des nuits se rallongent après l’équinoxe.

Mabon évoque aussi un mythe hérité des Grecs : celui de Perséphone aux Enfers. Dans ce mythe, Perséphone, la fille de Déméter, est enlevée par le Dieu des enfers Hadès, qui veut la forcer à devenir sa femme. Déméter, avatar de la Déesse mère, en colère, décide de lancer une malédiction : la terre restera infertile jusqu’au retour de sa fille. Zeus, le dieu des dieux, trouve un arrangement, et décide que Perséphone passera 6 mois sur terre, et 6 mois aux enfers, ce qui correspond aux saisons chaude et froide. L’Automne est ainsi la période où Perséphone retourne aux enfers.

Il est intéressant de faire le parallèle avec l’histoire du dieu Grec Dionysos, dieu du vin : ce jeune dieu est enlevé alors que l’hiver commence. Il est rendu à sa mère au Printemps. Dionysos (vie végétale) s’il s’agit de la progéniture de Perséphone (la semence de blé) et Hadès (le Monde-d’en-Bas, sous la surface de la terre).
Du côté Romain, c’est la Déesse Cérès qui est révérée, ainsi que Bacchus, équivalent de Dyonisos.

Si à Lugnasad on avait débuté les premières moissons de l’année, Mabon est l’apogée de ces dernières : Vendanges, conserves, stockage du bois et de fourrage pour les bêtes.
C’est le moment de l’année où tous les efforts portent leur fruits – littéralement – ou pas. C’est le moment de faire le bilan de l’année agricole, de remercier la Terre pour tout ce qu’elle a donné.
C’est dans un sentiment de gratitude que les hommes fêtent Mabon, et après cette fête, la terre sera en repos agraire. On remercie la Terre pour la nourriture, l’abondance des récoltes, mais également pour tous les efforts, le travail et les sacrifices que cela a nécessité.

Dans toute l’Europe, de nombreuses fêtes étaient organisées. Des moments festifs pour les moissons avaient lieu dans de nombreux villages. Ils étaient les héritiers des fêtes païennes d’avant le christianisme, dont les traditions féodales avaient déjà pris la succession. Cette fête a pu se maintenir grâce à l’attachement des gens de l’époque pour la tradition malgré la volonté de l’Église mais a tout de même pu expurgés de ces festivités tout élément païen. Les travaux des champs et les jeux se succédaient afin que tous puissent participer. Tout le village était décoré. D’anciens rituels avaient parfois été déguisés sous l’apparence de jeux, souvent sur le thème d’un esprit du blé qui pouvait accorder de bonnes ou de mauvaises récoltes pour l’avenir.

Le symbole de Mabon est la pomme, cette fête est aussi nommée ”festin d’Avallon”, de ”aval” qui signifie pomme, ”Avallon” = ”terre des pommiers”. Mais, plus largement, le fruits en général : Fin aout, c’est la période de la récolte des mûres, des derniers fruits rouges, puis vient celui des pommes, des raisins, des noix, et des premières courges. La Corne d’Abondance est aussi un symbole majeur de Mabon. C’est aussi la période des glands, et des pommes de pin.
Les pluies, les vents frais et les brouillards sont de retour. Les feuilles des arbres changent de couleur, la Nature se pare de jaune, d’orange et d’acajou, c’est tout le paysage qui se transforme. Les premiers oiseaux migrateurs partent pour leur voyage vers le Sud. Le voile entre le monde visible et l’invisible va s’amincir de plus en plus, jusqu’à atteindre un apogée à Samhaïn.

Même si dans nos sociétés modernes Occidentales, nous sommes plus éloignés des préoccupations agricoles, il n’en demeure pas moins que l’ambiance de fête, de rassemblement et de tumulte de l’été s’éteint petit à petit vers la période de Mabon, quelque soit l’époque ou le contexte.
C’est une période propice au calme et à l’introspection, où l’on peut sentir un besoin de ralentir et de revenir un peu à soi.
En effet, une fois la récolte effectuée, le temps ne sera plus à l’action, mais au retour à soi, à la chaleur de son foyer, au confort intérieur, celui du cœur. La saison sombre est généralement un temps d’hibernation, de repos, où nous retournons dans notre temple intérieur pour méditer, faire une rétrospective de la saison écoulée, tirer les leçons du cycle qui se termine. Un temps pour nous poser, nous reposer et nous déposer.”

Si l’on sait peu de choses sur les pratiques de nos Anciens en Europe du Nord durant cette fête, une tradition Saxone aurait persisté : Les poupées de grain.
Il s’agit de faucher la première, ou la dernière gerbe de blé (ou maïs, avoine selon la culture), et d’en faire une poupée végétale tressée. Cette effigie est censée abriter l’esprit de la céréale en question. Elle est censée porter bonheur, et sera brûlée l’année suivante.
Nos Ancêtres devaient surement faire des parades de chariots remplis de récoltes et de victuailles, des guirlandes décorant le cou des animaux de traits.
On retrouve parfois au pied des arbres quelques fruits déposés en offrande aux Esprit des arbres et des Esprits de la Nature. Ces derniers, appelés aussi “élémentaux”, jouent un rôle capital dans les saisons et la nature, et l’équilibre du monde.

Comme toutes les autres fêtes celto-Odiniques, Mabon et ses célébrations fut interdite, et remplacé par une fête Chrétienne, la Saint-Michel, le 29 Septembre, qui n’est autre qu’une fête des moissons. Il est quand même intéressant de remarquer que Saint Michel est celui qui permet aux âmes défuntes de passer dans la lumière.

Comme il représente la deuxième récolte et est parfois appelé le Thanksgiving des sorcières. De nombreuses traditions ont lieu à cette époque de l’année, notamment : de nombreux païens (pas tous) célèbrent l’équinoxe d’automne, les druides célèbrent Alban Elfed, les païens nordiques (Heathens) célèbrent Winter Finding, les païens celtiques célèbrent la fête d’Avalon et les païens helléniques célèbrent Boedromion.

Fêter Mabon aujourd’hui peut consister au partage d’un repas avec sa famille ou avec des amis.
Offrez-leur du vin, de la bière ou du cidre, ces boissons sacrées sont à l’honneur pour Mabon, elles sont issues des aliments récoltés puis transformés. On peut aussi pour l’occasion cuisinés des plats de saison, tels des courges, des tartes aux pommes, des compotes. Il s’agit d’e ressentir de la gratitude dans ce qui nous a été donné, et de remercier toutes les forces qui ont contribué à cette abondance. De nombreuses façons de célébrer Mabon existent, suivez vos intuitions et vos envies.

Mabon est une fête pleine de douceur, avec des chants, des jeux, des danses, mais rappelle aussi une dure réalité, plus prosaïque : Constituer des provisions suffisantes afin de survivre à l’hiver. La survie des communautés de nos Ancêtres en dépendaient. Leur aptitude à survivre dépendaient aussi de la cohésion de groupe, du sens communautaire, et de leur travail.
Cette période de l’année pouvait être soit faste, soit annonciatrice d’un hiver difficile sur le plan de la survie.
D’ailleurs, elle correspond à l’entrée dans le signe astrologique de la Balance. Un signe astrologique qui n’a de cesse de rechercher l’équilibre, l’équité, et ce dans le but d’améliorer et d’assurer le bien-être intérieur de chacun. Cette énergie nous invite à l’harmonie, à la réflexion, et surtout à faire des choix. Il est surtout questions ici de faire des choix rationnels, voire des sacrifices en vue des mois plus difficiles qui s’annoncent. Il faut faire la part des choses entre ce qui est nécessaire et ce dont on peut se passer, ou encore les denrées à consommer rapidement, et celles à conserver.
La période zodiacale de la Balance est un moment propice à faire le tri en général, et faire les comptes, faire le point sur les dépenses, étudier sa consommation sur l’année pour prévoir, préparer des stocks. C’est aussi le moment idéal pour les balades en foret, cueillir les champignons, planter les bulbes qui fleuriront au printemps.

Comme toutes les fêtes de nos Ancêtres, Mabon fut proscrite, en partie oubliée dans son essence. Mais la redécouvrir aujourd’hui fait écho à notre immuable volonté de se reconnecter à Soi, à la Nature, à plus grand que nous. Ralentir, se recentrer, revenir à l’essentiel, à la fois dans la joie de la communauté, et dans l’introspection méditative, Mabon est une fête douce qui nous rappelle la générosité de la vie.

Lys B. et Irina pour la team Odin

Comments3

  1. Vivre avec La Terre, avec les Êtres Vivants,
    dialoguer avec eux et avec La Vie
    dans la profondeur de notre Être, de notre Âme,
    est la place des Êtres Humains vrais et lucides
    qui révèlent ce qui est, ce qui réveille ceux qui entendent.
    Merci Oleg et à tous ceux qui œuvrent en Liberté de VIE !

  2. Je voudrais vous remercier pour tout ce que vous faites.
    Oleg de Normandie un grand merci pour nous éclairer sur le chemin de la connaissance car il nous ouvre les portes de la sagesse.
    Continuez toujours à nous porter ce droit important et solidaire qui nous ont caché pendant des siècles la cupidité de gens des églises chrétiennes.
    Merci et un grand merci.

    1. Oui Alexandre, pour répondre à ton message te dire je suis très heureux moi-même de recevoir les infos que Oleg diffuse, car elles complètent à merveille celles que j’ai déjà. Cela apporte une nouvelle confiance encore plus profonde.
      Belle journée dans les coeurs

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